mercredi 19 novembre 2008

Une lettre intéressante sur l'oecuménisme entre catholiques

Je reçois dans ma boîte cette intéressante analyse, qui ajoute un élément sur lequel je n'ai pas insisté dans mon message précédent, le fait que les quatre conditions reçues formaient dans la Loi juive une sorte de code de bonne conduite à destination des étrangers résidents sur le territoire.
Quant à saint Paul, je n'ai jamais dit qu'il n'a pas tenu compte de l'assemblée de Jérusalem : on lui remet en mains propres les décisions ultimes, qui commencent par le très solennel : "Il a plu au Saint Esprit et à nous". Simplement pour son propre usage apostolique, il s'en est tenu à l'entrevue séparée, prescrivant... une liberté quasi totale et la quête pour les pauvres de Jérusalem.
Voici cette lettre :
Un petit peu non-conformiste, votre commentaire! Vous vous êtes fait plaisir, c'est brillant comme d'habitude, mais incomplet et - à mon humble avis - mal centré.
Vous avez bien fait d'insister sur le caractère "pastoral" et donc transitoire de ce "synode de Jérusalem" auquel strictement le nom de 'concile" doit être refusé. Mais vous faites comme si St Paul s'était limité à un lobbying séparément auprès des trois "colonnes de l'Église" et s'en était reparti sans attendre ni appliquer la décision collégiale mise en musique par St Jacques.
En effet, l'interprétation la plus complète du "Concile de Jérusalem", c'est que ses interdits étaient nécessaires pour permettre la coexistence dans une communauté mixte, dans un universalisme radical, égaux et différents; Ces règles limitées à 4, (viandes-sacrifiées-aux-idoles + sang & viandes-étouffées + inconduite) sont extraites deux par deux des 6 interdictions des 7 mitsvot bené Noah, vus comme une loi universelle s'appliquant à "tout étranger résidant parmi vous" Lv 17;8, etc. Tous ceux qui avaient un tant soit peu fréquenté des juifs dans une ville de l'Empire étaient au courant de cette jurisprudence juive vis-à-vis des incirconcis. D'où accueil avec une grande joie par les fidèles d'Antioche. C'est la mise en oeuvre concrète d'une attitude de respect (Ac 15,10 : saint Pierre disant qu’il ne faut pas faire porter aux autres des fardeaux que « ni nos pères ni nous n’ont pu porter ») à l’égard des goyim car leur grâce vient du Mashiah d'Israël. (source Bossuyt & Radermakers p. 447- 449)
Actes 15.29 (les fameuses quatre conditions), c'est une superbe jurisprudence pour faire dès à présent coexister les 'tradis', un peu formalistes quelques fois, et les 'ordis" toujours désireux de baptiser 'ceux qui sont loin' et de vivre 'dans la liberté des enfants de Dieu', mais menacés d'affadissement mortel. Pas de compromission avec les idoles modernes, pas d'inconduite = pas de sexualité livrée à elle-même.
Mais l'épitre aux Galates, il faut démontrer que ce n'est pas la référence anti-dévotions et anti-observances pieuses qu'en ont faite les progressistes au profit du laxisme en doctrine et en morale!
- C'est au contraire la mise en garde contre 'un ange = un évêque venu du ciel' annonçant un évangile différent (...) et qui cherche à plaire aux hommes! (...)
- "Que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair (...) qui sème dans sa chair (dans 'l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu') récoltera de la chair la corruption!"
Respectueusement vôtre

JPM


Merci à JPM de cette intéressante contribution !

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