dimanche 1 mai 2011

Six ans déjà !

Lettre aux amis du Centre Saint Paul - avril 2011 - par l'abbé de Tanoüarn

Chers Amis, cela fait six ans déjà que nous nous sommes lancés dans l'aventure du Centre Saint-Paul. Sans rien devoir à personne, dans le cadre de l'Institut du Bon Pasteur, nous avons construit le seul Centre spirituel de la Capitale qui propose l'intégralité des Offices traditionnels tout en étant à l'intérieur du Périmètre visible de l'Eglise catholique, en bonne intelligence avec notre archevêque. La petitesse des locaux, assurément pas faits pour cela, apparaît aux yeux de tous comme le signe de la dureté des temps. Difficile pour l'Institution ecclésiale de sortir de la crise. Mais le côté catacombes de notre entreprise indique l'importance de notre témoignage pour les formes liturgiques et théologiques de la Tradition catholique. Il y a d'autres solutions, d'autres synthèses possibles dans la grande Eglise, mais personne ne peut nier que celle-là est matricielle - c'est-à-dire, bon gré mal gré, porteuse de l'avenir. Venez fêter nos six ans, en dînant avec nous ou en réfléchissant avec nous sur le pontificat de Jean-Paul II. Il vous suffit de tourner la page ! Je vous bénis de tout cœur et vous souhaite à tous de très joyeuses fêtes de Pâques. -- Abbé Guillaume de Tanoüarn
Journée Jean-Paul II - 1er mai 2011
Place Saint-Pierre à Rome, Benoît XVI béatifie Jean-Paul II. Le Centre Saint Paul, qui fête son 6e anniversaire ce même jour, organise une Journée Jean-Paul II prolongée par un dîner. Pape de 1978 à 2005, Jean-Paul II a changé la face de l'Eglise. Il a été le pape-monde. Au-delà de sa propre personne, il a imposé l'homme en blanc comme la référence spirituelle internationale. Qu'en est-il de ce nouveau style de chrétienté? Faut-il céder à l'enthousiasme collectif ou se réserver un droit et un devoir d'inventaire?

Programme
11H00: La Grand-messe est célébrée par l'Abbé Ph. Laguérie, Supérieur de l'Institut du Bon Pasteur
14H00: Judaïsme, dialogue interreligieux, droits de l'homme : une nouvelle figure de l'universalité chrétienne, Abbé G. de Tanoüarn, directeur du CSP
14H30: Jean-Paul II et les traditionalistes, Professeur Luc Perrin (Strasbourg)
15H00: La politique de Jean-Paul II, Abbé P. Aulagnier
15H30: Jean-Paul II, pape de la liberté religieuse, Guillaume de Thieulloy, essayiste
16H00: Pause
16H30: Jean-Paul II, le "totalitarisme démocratique" et la défense de la loi naturelle, Jeanne Smits, directrice de Présent
17H00: Jean-Paul II et la Vierge Marie: une dévotion personnelle. Un enseignement universel sur le rôle de la femme, Abbé V. Baumann, prêtre au CSP
17H30: Salut du Saint-Sacrement
18H00: De la géopolitique à la stratégie ecclésiale : qu'est-ce qu'un pape de transition ? Abbé G. de Tanoüarn, directeur du CSP
20H30: dîner amical au restaurant "Les Noces de Jeannette" pour les 6 ans du Centre St Paul (25 euros par personne - Inscriptions au dîner avant le 27 avril 2011 après d'Isabelle Rigolot - 06 18 00 55 21)

Pour les conférences : participation aux frais de 10 euros - 5 euros pour les étudiants.

15 commentaires:

  1. je souhaite vous signaler que dans la paroisse Ste Odile, nous avons aussi l'intégralité des Offices traditionnels tout en étant à l'intérieur du Périmètre visible de l'Eglise catholique, en bonne intelligence avec notre archevêque.Vous n'en n'avez pas l'exclusivité.

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  2. cher anonyme de 10H54, vous nous dites que le Centre St Paul n'est pas le seul lieu à Paris qui propose les offices sous leur forme o combien extraordinaire, et ce dans le périmètre visible de l'Eglise Catholique. Il y a par exemple la paroisse Ste Odile, et c'est heureux!

    L'abbé de Tanoüarn ne dit pas le contraire, en écrivant que le Centre St Paul est un centre spirituel (conférences chaque mardi et de plus en plus souvent le samedi, permanences) - or il se trouve qu'en plus ce Centre St Paul propose tous les offices.

    Ah! si en plus il bénéficiait des moyens matériels dont disposent les paroisses! Car la seule mise à disposition de l'immobilier représente pour Ste Odile ou St Etienne une manne dont le CSP ne bénéficie pas... encore?

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  3. Pour les conférences, il n'y a pas de préinscription ? On peut arriver comme une fleur ?

    Gerald

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  4. Heureux de constater que la fâcherie entre l'abbé Laguérie et l'abbé de Tanoüarn est (apparemment) terminée ...

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  5. cher anonyme de 17H09, je suis le webmestre et... comment dire? Plutôt que d'envoyer votre commentaire au panier d'un seul clic, je vous donne mon sentiment personnel. L'IBP s'est formé autour de personnalités fortes, qui n'ont pas la réputation d'être timorées ni d'avoir peur de leur ombre. Voila pour les ingrédients de base.

    Ensuite la recette: une petite chaloupe (l'IBP) somme toute encore bien jeune et qui grandit - des décisions à prendre, pas forcément évidentes - le tout dans le contexte essentiellement français d'une chrétienté qui se disloque et d'une présence ecclésiale qui se rétracte.

    De là sont nées quelques divergences d'appréciation, quelques froncements de sourcils. Certains l'ont regretté, d'autres s'en sont réjouis qui en sont aujourd'hui pour leur frais.

    Car la vérité est que les divergences n'existent que pour être dépassées, qu'on ne se fâche qu'avec ceux auxquels on tient - bref: que ce que vous nommez 'fâcheries' n'a qu'un temps.

    J'ajoute que l'IBP n'est pas suffisamment grand pour qu'on puisse s'y permettre d'être petit.
    Et puisqu'il est inutile d'épiloguer, votre commentaire et le mien sont les derniers sur ce sujet.

    Vous êtes le bienvenu, et tous les lecteurs avec vous, à vous joindre à nous le 1er mai, dans la joie et la bonne humeur.

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  6. Pour les conférences de grande qualité le Mardi soir, oui, on peut arriver comme une fleur! J'aime le terme!

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  7. Et Mgr Williamson, alors? L'abbé G de T l'a traîné plus bas que terre mais lui assure aujourd'hui la pub de ses chroniques américaines en plusieurs volumes et en anglais. Va-t-il jeter sa rancune dans la Tamise où tant d'anglais se son retrouvés pour ne pas avoir abattu leurs atouts à temps? Le Tradiland n'est pas si grand que cela.

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  8. Cher Mingdi, on me cache tout, on ne me dit rien! L'abbé "G de T" assurerait la promotion des chroniques de Mgr Williamson? quand ça? pourquoi ça? et surtout: où ça?

    ah, mais... je n'ose comprendre?! n'y aurait-il vous pas confusion avec TradiNews? je dois vous avouer une chose: TradiNews est une chose, le MetaBlog en est un autre, et d'autres blogs en sont d'autres encore. Car enfin, l'abbé ne poste pas sur TradiNews. Il est arrivé que tel ou tel de ses textes y soit repris, moins souvent cependant que ceux d'Ouest-France ou de Golias.

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  9. jean-paul Mestrallet29 avril 2011 à 11:07

    et nous, malheureux provinciaux, comment et quand pourrons-nous bénéficier de l'intégralité des conférences données le 1er Mai ? Pour travailler et faire travailler sur ces divers aspects significatifs du pontificat du Bx Jean-paul II, il nous faudrait non seulement les vidéos mais encore les textes, en particulier pour en traduire l'essentiel à des oreilles non parfaitement francophones.

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  10. Serait-il possible, en plus des conférences prévues sur Jean-Paul II lui-même, d'organiser une journée dédiée à Max Scheler, le grand maître de Jean-Paul II en philosophie, mais qui semble bien oublié dans le climat d'anti-intellectualisme ambiant, particulièrement palpable dans les milieux tradis ?
    Il est vrai que Jean-Paul II lui-même a rejeté certaines erreurs de Max Scheler, comme son anti-judaïsme qui le portait a rejeter l'Ancien Testament, et spécialement la morale des commandements, morale des commandements que Scheler considérait comme trop prégnante dans la pensée scolastique, notamment chez Thomas d'Aquin (chez lequel "Jésus apparaît alors comme un nouveau et second Moïse, qui ne fait que réunir les 10 commandements du premier en un seul commandement, mais un commandement tout de même, le commandement de l'amour", in Amour et Connaissances, trad. 1930, p. 172) et Duns Scot ("En réalité, cette affirmation est loin de valoir pour tout éthique religieuse et ne s'applique qu'à celles qui, comme l'éthique juive ou, dans la scolastique, l'éthique de la théologie scotiste, réduisent les idées mêmes de bon et de méchant à un vouloir législateur, la volonté divine.", in 'Le Formalisme en éthique et l'éthique matériale des valeurs', trad. 1955, p. 227-228).
    Cependant la pensée de Scheler a été une source d'inspiration toujours renouvelée pour le B. Jean-Paul II. Par exemple, la théologie du corps de Jean-Paul II ne saurait se comprendre séparée de son soubassement philosophique, que l'on trouve précisément chez Scheler. Il suffit, sur ce point de lire 'Nature et formes de la sympathie', l'ouvrage le plus facile de Scheler, dans lequel celui-ci explique par exemple que par l'union sexuelle, les amants pénètrent "dans l'océan sans fond et sans bornes de la vie universelle" (p. 229). Il s'agit d'ailleurs semble-t-il d'une source d'inspiration philosophique importante pour Scheler, selon lequel l'acte sexuel "est le prototype, l'antécédent de toute fusion affective avec le Cosmos, de toute pénétration affective dans celui-ci. A celui qui, guidé par une absurde pruderie [...], se refuserait à reconnaître que dans l'acte sexuel, inspiré par l'amour, s'ouvre pour l'homme civilisé, je ne dirai pas une connaissance, mais une source de connaissance métaphysique qu'il ne peut puiser ailleurs ou que d'autres sources ne lui fournissent que de façon insuffisante et défectueuse [...], à celui qui nierait que l'expérience sexuelle fournit le point de départ naturelle à toute fusion cosmo-vitale, à celui-là le répondrais qu'il est incapable d'envisager cette question avec tout le sérieux qu'elle exige." (ibid., p. 224). A une époque où la théologie du corps semble être l'un des domaines où l'influence de Jean-Paul II est la plus palpable (cf. les ouvrages, par exemple, d'Yves Semen et d'Anthony Percy), il serait bon de se pencher sur ses fondements philosophiques.
    Nos milieux tradis sclérosés seront-ils incapables d'étudier la philosophie du B. Jean-Paul II et ses sources schélériennes "avec tout le sérieux qu'elle exige" ? J'espère du moins que le Centre saint Paul ne fera pas défaut sur des questions aussi brûlantes...

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  11. Qu'est-ce que c'est que ce charabia : "fusion cosmo-vitale" ; "l'océan sans fond et sans bornes de la vie universelle".

    Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ?

    Tout cela c'est de la philosophie de quatre sous comme aurait dit ma grand-mère.

    Tous ces pseudo zintellectuels chrétiens si férus de sexualité devraient plutôt relire Le Cantique des Cantiques. Evidemment c'est moins cosmo-vital (cela ferait une belle marque pour une crème solaire : achetez cosmo-vital en promo : 2 pour le prix d'un).

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  12. Quel fidéisme... Pensez-vous donc que la lecture du Cantique des cantiques suffira à répondre aux questions contemporaines que se posent les hommes et les femmes sur la sexualité ? une réflexion philosophique novatrice n'est-elle pas nécessaire pour cela ?

    Le B. Jean-Paul II était bien loin de telles mesquineries. Que l'on pense par exemple à sa thèse de philosophie de 1954 sur la possibilité de fonder une éthique chrétienne "sur la base du système de Max Scheler". Qu'on pense aussi à la place centrale jouée par la communication entre l'homme et la femme aussi bien dans ses livres de philosophie ou de théologie ainsi que dans sa cathéchèse. Qu'on lise aussi ses 129 conférences sur la théologie du corps données en tant que pape de 1979 à 1984 et publiées en 2007 aux éditions du Cerf sous le titre " Homme et femme il les créa; Une spiritualité du corps". Et après cela, on osera rapprocher la terminologie philosophique de Max Scheler des "marques de crème solaire"...

    Au demeurant, le rejet par Scheler de ce qu'il considérait comme le légalisme de l'Ancien Testament ne devait pas l'empêcher de lire le Cantique des cantiques : certes, les intellectuels allemand de l'époque, notamment sous l'influence du "Marcion" d'Adolf von Harnack tendaient à opposer de manière excessive le "Dieu juste" de l'Ancien Testament au "Dieu bon" que nous a révélé Jésus-Christ, mais la beauté et l'ampleur du Cantique évoque déjà le Nouveau Testament...

    Par ailleurs, il y a bien d'autres choses chez Scheler que sa réflexion sur la sexualité. Pensons à son admiration pour François d'Assise qu'il opposait à la pensée scolastique étroite et qui est peut-être une des raisons de son départ de l'Eglise (Scheler percevait ce qu'il appelait son "panenthéisme" (et qui est à mille lieux du panthéisme hérétique) comme opposé à la doctrine catholique officielle, sans doute trompé en cela par le thomisme étroit des théologiens de l'époque... hélas...). Pensons aussi à la réflexion éthique de Scheler (il est le fondateur de l'éthique phénoménologique) ou encore à son rôle central dans la fondation de la sociologie de la connaissance ou de l'anthropologie philosophique en tant que courant philosophique distinct.

    Pour finir, rappelons que même d'un point de vue thomiste, la fois suppose la raison et la théologie la philosophie. Il serait bon, parfois, de se le rappeler...

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  13. Décidément les zélateurs de Max Scheler, déclaré nouveau Père de l'Eglise, n'ont pas beaucoup d'humour.

    Si Max Scheler était vraiement le maître à penser de JP II, je suis de plus en plus critique à l'égard de cette béatification.

    En un mot comme en cent, tout cela n'a ni queue ni tête.

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  14. "Si Scheler était vraiment le maître à penser de JP II"... une telle phrase marque l'absence totale de connaissance de certains tradis pour l'Eglise actuelle.

    Pour donner juste un exemple, lorsque Jean-Paul II était encore en vie et en suffisamment bonne santé, on disait parfois, à moitié sérieusement et à moitié pour plaisanter que pour accompagner Jean-Paul II dans ses excursions à ski, on cherchait des jeunes étudiants sportifs connaissant bien Husserl, Scheler, et éventuellement Edith Stein - le but étant évidemment qu'ils puissent discuter agréablement avec le pape...

    Plus sérieusement, il est vrai que dans sa thèse de doctorat, le jeune Wojtyla émet des réserves importantes sur la pensée de Scheler sur certaines questions théoriques. Néanmoins, cela ne l'empêchera nullement de l'employer par la suite dans des ouvrages tels qu' "Amour et responsabilité", tout en infléchissant dans un sens plus thomiste. Nul ne conteste sérieusement l'influence de Scheler sur la pensée philosophique du futur Jean-Paul II : au contraire, celle-ci était l'un des lieux communs des discussions sur Jean-Paul II dans les milieux cathos un tant soit peu intellos à l'époque où celui-ci était encore pape. Cette influence n'est d'ailleurs pas due, au moins au départ, à une orientation philosophique particulière du jeune Karol Wojtyla. Simplement, Roman Ingarden, le célèbre phénoménologue qui avait remis en cause l'idéalisme de Husserl et mis en valeur l'importance d'Edith Stein avait aussi assuré une publicité importante à l’œuvre de Scheler dans les milieux intellectuels polonais à l'époque où le jeune Karol entama ses études philosophiques et théologiques. C'est d'ailleurs ce même Roman Ingarden qui dirigea le jury de thèse du futur Jean-Paul II en 1954.

    Pour conclure, je me contenterai de citer la présentation de la toute récente nouvelle édition de "Personne et acte" aux éditions Parole et Silence telle qu'elle est donnée sur le site même de l'éditeur :

    "Œuvre qui devenait introuvable pour le lecteur français, elle constitue pourtant un outil essentiel pour comprendre Karol Wojtyla. S’enracinant dans la plus simple expérience de l’homme, la phénoménologie wojtylienne, très inspirée de celle de Max Scheler, se développe dans un mouvement qui peut suggérer la mystique de Jean de la Croix. C’est un chemin de vérité et de liberté vers l’être humain, « une sorte de récapitulation du mystère inviolable de la personne ». "

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  15. Je manque peut-être de connaissances sur l'Eglise "officielle" actuelle, mais tout ce que vous écrivez me conforte dans mon idée que la pensée de l'abbé Karol WOJTYLA était bien loin de l'orthodoxie de la foi caholique.

    Je préfère relire les textes du Pape Saint Pie X de vénérée mémoire) qui était un homme simple et ne se perdait pas en préchis-préchas pseudo philosophiques. Au moins tout le monde comprenait ce qu'il voulait dire (même les sourds).

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