vendredi 17 août 2012

anonymat sur internet: une chance extraordinaire

Un lecteur habitué à ce metablog me signale le texte du Père Amar qui s’interroge sur son PadreBlog: l’anonymat est-il catho-compatible? Le Père Amar expose ses arguments, il en conclut qu’on doit sur internet s’exprimer sous son propre nom – et que si l’on parle sous pseudo, il faut s’interdire de polémiquer.

Polémiquer? Il y a deux manières d’entendre le mot. Il y a une polémique hargneuse et stérile, qu’il faut fuir bien sûr. Ne pas la provoquer ni même l’alimenter: pas plus sous pseudo que sous son propre nom – ce n’est donc pas d’elle qu’il s’agit. Reste la polémique-débat, entre positions différentes, éventuellement antagonistes. C’est de cette polémique, de ces discussions de forums, que parle l’abbé Amar. Le problème, dit-il, c’est qu’on ne sait plus qui discute! et il donne comme exemple: «un professeur d’université, un collégien, une chanteuse de cabaret ou un ingénieur…» J’ajouterais: une femme de ménage.

Eh bien il me semble que loin d’être un problème, le pseudonymat (et encore plus l’anonymat) est une chance extraordinaire. Mettons que tu postes anonymement quelque chose: ce qui est intéressant, dans ce que tu dis, c’est… ce que tu dis. On peut évidemment remplacer le mot ‘intéressant’ par ‘bien vu’, ‘idiot’, ‘fascinant’ ou ‘inepte’. Et préciser : ‘éventuellement’.

Ce qui est éventuellement intéressant, dans ton commentaire, c’est ton commentaire… pour peu qu’il le soit. Ce qui est éventuellement idiot, dans ta remarque, c’est ta remarque – mais seulement si c’est le cas. La valeur du propos n’est pas jouée d’avance, selon qu’il est signé du crétin de service ou de la star du web.

Ce principe ne convient pas à tous les types de discours ni à tous les supports. Si vous assistez à une conférence, il est préférable que le conférencier soit connu, et reconnu, et reconnu comme bon. L’anonymat suppose évidemment que le sujet et que le support se prêtent à une organisation de type ‘bazar’ (par opposition à ‘cathédrale’).

De fait, sur internet, des choses extraordinaires sont construites par des anonymes – parce qu’anonymes. Prenez wikipedia, les articles ne sont pas signés, leur rédaction est collaborative, et soumise en coulisse à débat. Chacun peut y participer et apporter sa brique: vérifier une source, préciser une date, etc. Il y a aussi de mauvais articles sur wikipedia – justement, ils ont en commun d’avoir peu de contributeurs.

J’ai déjà saoulé trop d’entre vous avec le neodarwinisme – je ne recommencerai pas avec l’intelligence collective. Je n’en citerai qu’un exemple: on expose un bœuf dans une foire agricole, les visiteurs doivent en estimer le poids. La moyenne des réponses est très proche de la réalité, bien plus que l’immense majorité des réponses individuelles, qui venaient pourtant d’éleveurs, c’est-à-dire d’experts.

Semblablement, de véritables expertises émergent sur certains newsgroups et autres forums – si vous lisez l’anglais visitez slashdot: voyez la richesse des commentaires. Aucun des contributeurs n’est a priori expert absolu du sujet, mais chacun ose apporter son morceau, qui sera retenu (et développé) s’il est pertinent. Et qui sinon tombera de lui-même à la trappe. Les contributeurs osent le faire justement parce qu’ils sont anonymes: s’ils sont néophytes personne ne se gaussera ni ne leur demandera ce qu’ils font là. S’ils sont reconnus dans le domaine, personne ne s’offusquera d’un passage éventuellement un peu rapide.

Il faut pour cela que «ceux qui savent» renoncent à leur estrade. Il faut quitter un temps son statut de professeur qui professe. Il faut descendre dans l’arène… ou renoncer à y aller. Un ami informaticien me dit que les anglo-saxons ont cette culture, que nous ne l’avons pas, ce qui fait que la France a raté plusieurs opportunités dans l’informatique – un système de caste étoufferait la créativité dans les équipes, dans l’administration aussi bien que dans les entreprises, où l’on existe «sur diplôme». Lui-même s’est lancé en free-lance… mais à Londres.

Bref, et pour revenir à notre modeste niveau: la partie ‘commentaires’ qui suit chaque article du MetaBlog n’a pas pour fonction de laisser s’exprimer un improbable fan-club, ou je ne sais quelles rancoeurs. Non. Le modèle est plutôt celui du vivier, du sandbox, d’où sortira fréquemment le début du commencement d’une idée, et parfois plus..

Lecteurs du MétaBlog, quand vous postez, signez de votre nom, signez «Alphonse Bitru » ou «Chevalier de Pardaillec», ou ne signez pas! vos commentaires sont toujours les bienvenus, pour peu qu’ils soient sentis et pensés. Seule restriction: n’attaquez pas les personnes. Les seuls que vous pouvez mettre en cause sont les auteurs des articles (comme l’abbé de Tanoüarn et moi-même – allez-y mollo tout de même) puisque nous seuls pouvons nous défendre ici autant que nous l’entendons.

18 commentaires:

  1. Chapeau, webmestre !

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  2. Lu sur wikipédia, justement, au sujet du SNR, du ratio signal/bruit:

    "Par analogie avec le SNR dans l'information digitale, les internautes adeptes des forums interactifs sur le net ont déterminé le SNR d'un forum/groupe de discussion comme la proportion de messages pertinents par rapport aux messages inutiles circulant dans ce groupe de discussion. Un groupe de nouvelles dont on dit que son rapport signal sur bruit est bas est caractérisé par un taux élevé de messages inutiles."

    Reste la question de savoir ce qui apporte le plus: une page avec 8 trucs intéressants sur 12 postés (SNR=2), ou une page avec 100 trucs intéressants sur 2100 postés (SNR=0.05).

    Le webmestre d'un forum catholique me disait il y a quelques temps être conscient du nombre de messages peu fondamentaux qui se publiaient chez lui. Il me disait: sur 200 messages/jour, il y a 10% de bon. Mais quand on était à 20 messages/semaine, on avait déjà la même proportion.

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  3. Je réagis à votre argument "un système de caste étoufferait la créativité dans les équipes, dans l’administration aussi bien que dans les entreprises, où l’on existe «sur diplôme»".

    Mon témoignage de cadre dans l'administration, ayant travaillé dans plusieurs administrations depuis 13 ans, à des postes de responsable des moyens généraux, sans être toutefois informaticien ni chargé de service informatique, mais en charge par contre des ressources humaines et utilisateur averti de divers systèmes ne me permet pas d'approuver.

    Je ne partage en effet que partiellement votre affirmation du fait des expériences diverses rencontrées qui prouvent souvent le contraire.
    Certes, le phénomène de caste existe, plus ou moins selon les métiers et les administrations. Mais les agents n'existent pas tous sur diplôme, loin s'en faut hélas, les systèmes de contournement se développant de plus en plus. Le diplôme est bien nécessaire, bien que pas toujours suffisant ni garantissant des réelles capacités, convenons-en, dans un tel cadre.
    Le manque de connaissance et de capacité d'appréhension de l'environnement client comme institutionnel est souvent flagrant, de même que le mode de travail en autarcie et la promotion à la seule ancienneté quand ce n'est pas par "piston".

    Tout ceci n'est pas compensé par le système de promotion à l'ancienneté et/ou par examen professionnel largement défaillant et inférieur au niveau diplômant ou par un dispositif de formation professionnelle certes important mais insuffisant voir inadapté.

    Mes échanges nombreux à ce sujet avec mes collègues Directeurs d'autres services, informaticiens de haut niveau pour certains, montrent également que les directions générales n'ont pas un soucis suffisant et adapté des "ressources" humaines pour mettre en place les actions d'adaptation à l'emploi et aux besoins et de formation qui sont nécessaires.

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  4. Merci pour votre article. En effet, sait-on vraiment toujours qui intervient ?
    Tout est déclaratif, chacun peut se faire passer pour qui il n'est pas, à grands coups de titres ronflants (cette caricature est pour l'exemple bien sûr, pas pour la mauvaise polémique).
    Et connaît-on vraiment qui parle sur un simple titre, fut-il sincère ? Quand bien même on indiquerait sa profession, est-ce suffisant ? Conviendrait-il d'ajouter aussi son nombre d'année d'expériences, par métier, par affectation, ses loisirs et autres capacités ???
    Le débat est toujours utile, ce qui compte ce sont les idées apportées dans un cadre d'échange loyal et sincère, me semble-t-il...

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  5. Où commence / s'arrête l'anonymat ? Quand on connaît maintenant les moyens techniques éprouvés et considérables dont tout quidam s'en donnant la capacité peut disposer pour obtenir l'adresse de l'ordinateur de ceux qui s'expriment...

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  6. Anonyme ou pas, l'autre problème est celui de la manipulation ou du billard à trois bandes !
    On le voit régulièrement sur certains sites dits de tradition.

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  7. @ Milord,
    Connaissez-vous Alisson Krauss ? Par hasard, j’ai entendu sur une radio étrangère (je précise !) sa chanson : Jacob’s dream.
    Très belle voix, très belle chanson, triste à souhait ! C’est l’histoire de 2 petits garçons qui se perdent dans la forêt. Ce n’est pas le « «petit poucet », je vous rassure. Le thème de l’éloignement, de l’errance et de la mort nous touche car c’est non seulement un drame de fait divers, mais aussi parce que c’est le drame de toute âme ici sur cette terre d’être éloignée du Père. On peut interpréter cette nostalgie spirituelle à cette chanson. Elle me touche tellement que j’en deviens toute « bluesy » ! C’est une histoire d’abandon « à l’envers » et ça serait parfait pour Julien. (Julien qui est en vacances et qui j’espère, en profite bien !) D’ailleurs Alisson Krauss chante une chanson qui lui irait bien : Killing the blues…
    Ci-dessous les 2 refrains, mais vous pouvez la visionner sur youtube :
    Oh, mommy and daddy why can't you hear our cries
    The day is almost over, soon it will be night
    We're so cold and hungry and our feet are tired and sore
    We promise not to stray again from our cabin door

    Oh, mommy and daddy, look past the tears you cry
    We're both up in Heaven now, God is by our side
    As you lay us down to rest, in the presence of the Lord
    Know that we will meet you, here at Heaven's door

    Il faut l’écouter ! ( je me suis téléchargé le CD entier)
    Je signe:
    Benoîte ou Jeanne, dame de Bourbonnais.( mon Dieu, mais qui suis-je?)












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  8. Cher Maestro,
    Excusez tout d’abord, le hors sujet ci-dessus.
    « Padre Blog » n’est-ce pas le site des « triplés » ? 3 prêtres tradis je crois, jeunes cadres dynamiques ? Ils ne vous demandent pas seulement votre identité, mais votre profession et je ne sais quoi d’autre ! Légèrement inquisiteur. Etrangement, cela communique une impression de crainte. Je me demande de quoi ils ont peur !
    Dans notre société d’ hyper transparence ou la Glasnost est devenue obligatoire, l’anonymat soulage.
    Si vous voulez faire une retraite ou un pèlerinage, vous allez devoir décliner tout votre aspect social. Nom, prénom, profession, motivation : l’entretien d’embauche, en quelque sorte ! D’emblée, vous serez jugé sur votre « masque » social, alors que le but de ces réunions est spirituel. Je n’ai jamais bien compris cette démarche. Cela rassure les gens, peut-être. Ils se raccrochent à ce qu’ils paraissent.
    Mais qui sommes-nous réellement ? Rien dans ce profil ne laissera deviner notre personnalité, notre Foi, nos souffrances, nos faiblesses. Rien ! Cela est devrait rapprocher les personnes entre elles. Il me semble plutôt que cela crée des préjugés. On vous « classe » selon le look, puis le nom et le reste. Le sexe aussi : combien de femmes, dans ce blog restent anonymes !
    L’anonymat, oui, c’est vraiment une chance. Si on est sincère, on se montrera tel qu’on est. Il n’y a plus l’apparence qui classe l’individu avant même que celui-ci ouvre la bouche !
    Oui, l’arène, si vous voulez. Mais moi, j’y vois plutôt une chance d’être soi, parce que justement les autres ne vous classent pas non plus dans ce qu’ils savent de vous, de votre vie ou de votre passé. Cela crée plutôt un espace de liberté. Ce n’est pas une lutte, c’est un échange où on apprend aussi des autres.
    Vive Méta !
    Benoîte





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  9. +n’est-ce pas le site des 'triplés' 3 prêtres tradis je crois+

    --> Effectivement, sauf que comme les 3 mousquetaires, ils sont 4 (je crois qu'ils ont commencé à 3 et qu'ils ont été rejoints par un 4ième). Par ailleurs, ils sont conservateurs, mais pas 'tradi' au sens de 'messe 1962'.

    +ils ne vous demandent pas seulement votre identité, mais votre profession et je ne sais quoi d’autre+

    --> ... et ils ont bien raison, puisqu'ils ciblent le commentaire identifié. Mon propos n'est certes pas de mettre en cause d'autres blogueurs (les padres en l’occurrence) qui fonctionnent différemment du MetaBlog. Tout le monde ne fait pas pareil, et c'est tant mieux.

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  10. Et pourttant, il y a aussi du bazar dans la cathédrale ! Simple plaisanterie? D'abord, voyez les allées de N.D. de Paris, qui ne désemplissent pas de bruit et dont l'odeur, évacuée par les bouches d'aération, m'a souvent fait penser à celle des couloirs du métro. Comme quoi "la cour des miracles" ne date pas seulement du Moyen Age, ni les paysans (traduisez en forçats d'aujourd'hui) qui venaient assister sans recueillement à la messe! Il n'y a rien à regretter, seulement à actualiser. Il n'est pas mauvais que ce bruit de la foule bourdonne aux oreilles des évêques qui, de cette façon, reçoivent l'écho lointain de ce que vivent leurs ouailles. A l'occasion de la canicule, les églises ont connu des records d'affluence, elles sont naturellement climatisées...

    ensuite, cher webmestre, j'aime bien votre exemple du boeuf exposé dont on doit juger le poids, justesse de l'estimation dont se rapproche le plus la moyenne des propositions, experts et intuitifs faisant chorus dans leur "intelligence collective". Mais vous rendez-vous compte que ce pari sur la moyenne (beaucoup plus que sur le grand nombre) n'est pas différent de celui que forme la démocratie (et non pas les caricatures de la démocratie)? La démocratie véritable n'a pas peur des experts, mais devrait les placer sans cooptation, mais par élection dans leur domaine de compétence au lieu de se donner des ministres par un jeu de chaises musicales où il existe une "caste de ministres", beaucoup plus inutile que celle des experts. Quoi qu'on pense des deux hommes, à Claude Goasguen qui lui reprochait de se vouloir le représentant de "la république des experts", Jacques Attali répondait qu'il préférait faire partie de celle-ci que de "la république des imbéciles". Seule réserve, nos experts devraient être élus, reconnus par leurs pairs ou par l'ensemble des citoyens, au terme de l'établissement d'un indice de discernement, qui serait mis en avant dans l'adoption des sujets les plus difficiles, où la parole de l'expert a exceptionnellement plus de poids que dans l'estimation de celui d'un boeuf. Car si je vous disais que je n'aime pas le néo-darwinisme parce que je le trouve inesthétique et que la Vérité doit avoir un rapport avec le beau tout comme avec le bien, je pense que vous récuseriez mon aptitude à juger du sujet, comme vous vous êtes gentiment moqué des trois jeunes filles qui ne croyaient pas au résultat du prix qu'elles trouvaient parce que l'une d'entre elles ne le sentait pas assez cher payé.

    Si je devais ne pas être convaincu par un commentaire faisant suite à cet article sur la valeur de l'avis des experts, je retiendrais celui de notre administrateur public, auquel je n'ai rien compris, sinon que le management a une meilleure connaissance du terrain que l'usager ou le client d'une administration. C'est à ce prix qu'on a complètement opté pour la politique de l'offre au détriment de celle de la demande tout en disant, à titre publicitaire, que le client serait "satisfait ou remboursé", mais en assortissant ce remboursement de conditions qu'on décline à voix basse à la fin du message radiopublicitaire, pour ne pas encourir de procès pour publicité mensongère.

    Julien (ou le torrentiel, à votre gré) qui, revenu de vacances et dont le silence ne peut plus vous faire des vacances...

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  11. Les apparences, chère Benoîte, en voilà bien un problème !

    Tradis ou pas, + ou -, cela écarte bien des gens de l'Eglise, des gens issus de milieux modestes qui y cherchent sincérité et vérité en s'interrogeant profondément, ce qui n'est pas très courant aujourd'hui vu le "je m'enfoutisme" et l'égoïsme qui règnent (même chez les Tradis qui, pour certains étant bien sur les apparences, ne sont pas les seuls et n'en sont pas moins des âmes en chemin comme tout un chacun).

    La question est : quelle attitude adopter, sachant que nous avons chacun nos blessures et nos "systèmes" de défense, de masque de celles-ci pour mieux vivre avec ?
    Il est parfois bien difficile de discerner comment rester charitable quand on constate que d'entrée de jeu les apparences sur lesquelles certains fonctionnent comme critère 1er d'entrée en relation, vous relèguent + bas que terre, même en Eglise, parce que vous n'êtes pas sur le même mode d’apparence !

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  12. Vos ricanements n'y peuvent rien: il faut bien identifier qui est qui, pour savoir qui parlera et qui suivra. C'est le fondement même de toute hiérarchie, sans quoi l'on tombe dans l'anarchie, où tout le monde se permet de penser sans même avoir mandat pour cela. Ce n'est pas un hasard si nous sommes attachés, nous autres de la Tradition, au système d'enseignement classique, tellement décrié par les babas et maintenant les bobos.
    When we grew up and went to school
    There were certain teachers
    Who would hurt the children in any way they could
    By pouring their derision
    Upon anything we did
    Exposing every weakness
    However carefully hidden by the kids
    (Pink Floyd The Wall)

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  13. Cher Julien, je ne crois pas que vous ayez bien lu le propos du webmestre : l'administrateur, car c'est bien de moi que vous parlez, vous partage un témoignage, si vous n'y comprenez rien, ce n'est pas une raison pour tourner le propos en dérision, c'est que vous n'êtes peut-être pas assez simple pour vous mettre au niveau de ce qui n'est qu'un témoignage auquel il n'y a pas d'interprétation subliminale à donner. Pour le reste, nous devrions bien nous entendre, je ne comprends rien de rien non plus au 2nd paragraphe de votre diatribe, si ce n'est que vous êtes manifestement assez totalitaire, il n'y a pas de place pour tout le monde dans votre idéal, ce qui ne me semble pas forcément très chrétien...

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  14. Malheureux que le ton de cet échange jusqu'alors intéressant, devienne acide si ce n'est pire, quand on lit les propos de Julien ou de l'anonyme aux ricanements...

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  15. C'est quoi cette histoire de ricanements et de qui est qui et de hiérarchie.

    "Les premiers seront les derniers" et vice-versa, ça ne vous dit rien ? Allez lire les dernières intervention de Benoit XVI rapportées d'ailleurs par le Salon Beige : le Christ tire sa royauté de son service, ce n'est pas une royauté du monde.

    Revoyez vos références cher monsieur, tout le monde a le droit de penser contrairement à vos prétentions élitistes et de s'exprimer car c'est ainsi que la connaissance s'agrandit et donc la connaissance de Dieu.

    La conception élitiste de la société que vous prônez au nom des Tradis, dont nul ne sait si vous avez mandat pour vous en prévaloir, à supposer que quelqu'un ait un tel mandat, rappelle de biens mauvaises références que l'on retrouve dans le darwinisme et dans les sectes, visées par les encycliques de grands Papes tel Léon XIII sur la franc-maçonnerie notamment...

    Le système d'enseignement dont vous faites l'éloge, s'il est vraiment aussi beau que vous le vantez, et il ne me semble pas qu'il soit mauvais intrinsèquement, ne peut pas conduire à des personnes qui produisent des avis méprisants comme le votre.

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  16. Cher Anonyme administrateur public,

    Je vous dois une réponse puisque je vous ai pris à parti et que vous m'avez répondu.

    Moi, totalitaire? Dans l'expression, peut-être bien, dans l'idéal, on ne peut moins.

    Vous ne comprenez rien aux deux derniers paragraphes de ma diatribe? Je vais essayer de vous éclairer tout à l'heure. .

    Maintenant, vous dites que je ne suis pas assez simple pour me mettre à la hauteur d'un témoignage. Mais vous tirez une conclusion de votre témoignage, et elle n'a rien de subliminal en effet. Pour autant que je l'ai comprise (et je vous ai relu pour vous répondre), cette conclusion se résume à l'idée que vous ne croyez pas à l'intelligence collective. C'est donc vous plus que moi qui n'êtes pas démocrate, qui ne croyez pas aux "retours" de l'agent de base vers les directions de service, parce que l'agent de base n'est pas assez qualifié, les concours internes requièrent moins de compétences que les diplômes reçus avant recrutement dans une administration, ces concours internes favorisent une tendance à "travailler en autarcie", j'agrée la valeur testimoniale de cette dernière observation.

    Mais où je ne saurais vous suivre, c'est quand vous dites (et je vous cite) que "Le manque de connaissance et de capacité d'appréhension de l'environnement client comme institutionnel" est flagrante... Pourquoi je ne peux pas vous suivre? A cause d'un vocabulaire qui fait que le "client" devient un "environnement" dont semble avoir disparu la valeur humaine. j'ai tout lieu de soupççonner en effet que vous n'écoutez pas plus les remarques de cet "environnement client" que vous ne faites cas de ce que vous font remonter les agents de base couvés/formés/formatés par leur administration, agents qui travaillent sous vos ordres et qui sont plus près du client que vous, donc qui en connaissent nécessairement mieux l'"environnement". C'est avec de tels raisonnements que l'on en vient (et vous allez maintenant comprendre la fin de ma diatribe) à négliger la politique de la demande parce qu'on sera porté à considérer que la demande de l'"environnement client" est incongrue, dès lors qu'à s'imaginer mieux le connaître que ceux qui le côtoient, on fait à peu près comme ceux qui veulent sauver les gens malgré eux. Je vous donne un simple exemple: pourquoi les magnétophones ou les synthétiseurs analogiques ont-ils disparus? Ce n'est pas parce que la demande a cessé d'exister, mais on a cessé de la satisfaire, parce qu'on a estimé que cette demande était dépassée.

    En espérant m'être mieux fait comprendre et bien amicalement

    Julien

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  17. Voilà ce qu’un épistémologue de renom, Michel Serres, pense sur la question :
    « Dans les années 1950, nous n'étions qu'une dizaine d'épistémologues dans le monde, nous nous connaissions tous. Aujourd'hui, tout le monde est épistémologue, tout le monde est en mesure de se prononcer sur le nucléaire, sur les OGM ou sur les mères porteuses... C'est ça la démocratie : l'imbécile a le droit de vote au même titre que le Prix Nobel. Il faut accepter cette nouvelle donne démocratique même si elle blesse les anciens magistères et les vieilles hiérarchies. Elle est incontournable. »
    Donc, nous les imbéciles et auxquels je me sens appartenir, nous causons, nous causons…
    « C'est pour ces raisons que l'anonymat prime. Parce qu'il est le signifiant d'un monde nouveau… » Michel Serres
    Benoîte, ἐπιστήμων

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  18. OK, et dans ce cas, je posterai désormais anonymement!

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