mardi 19 novembre 2013

Un coup de griffe papal

Le pape François nous réserve toutes sortes de surprises. Il surprend en particulier les esprits chagrins qui pensent toujours que tout va mal à Rome. Pour son homélie, en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, il s’est inspiré de la première lecture de la messe du jour (Maccabées 1,10-64), dénonçant la « racine perverse » de la mondanité quand les guides du peuple vont « négocier » pour se rapprocher d’autres traditions. Merci à Zenit de cette traduction ! Voici François dans le texte. Les coupures sont de Zenit, les Inter aussi, sauf le dernier. Très important, le coup de griffe papal à la globalisation actuelle.

On ne négocie pas la fidélité

« C’est comme s’ils disaient : "nous sommes progressistes, nous allons dans le sens du progrès, là où va tout le monde" ». Mais ils négocient « la fidélité au Dieu toujours fidèle ». « Ceci s’appelle apostasie, adultère... ils négocient exactement l’essentiel de leur être : leur fidélité au Seigneur ».
Il s’agit d’un « esprit de progressisme adolescent » qui « croit qu’avancer dans n’importe quel choix est mieux que de rester dans les habitudes de la fidélité ».
 « Et ceci est une contradiction : on ne négocie pas les valeurs mais on négocie la fidélité. Et ceci, c’est justement le fruit du démon, du prince de ce monde, qui fait entrer dans l’esprit mondain ».
Et ensuite, viennent les conséquences : « Ce n’est pas la belle mondialisation de l’unité de toutes les nations - chacune avec ses usages, mais unies – mais c’est la mondialisation de l’uniformité hégémonique, c’est la pensée unique. Et cette pensée unique est le fruit de la mondanité. »
Enfin, lorsque « toutes les nations se conforment aux prescriptions royales », « le roi construit l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes ».

Non à la pensée unique

« Mais, Père, cela existe encore aujourd’hui ? Oui. Parce que l’esprit mondain existe encore aujourd’hui, et pousse, aujourd’hui encore, à cette envie d’être progressiste avec la pensée unique. Si on trouvait le Livre de l’alliance chez quelqu’un et si quelqu’un obéissait à la Loi, la sentence du roi le condamnait à mort : et cela, nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois. Ces gens ont négocié leur fidélité à leur Seigneur ; ces gens, poussés par l’esprit du monde, ont négocié leur identité, ont négocié leur appartenance à un peuple, un peuple que Dieu aime beaucoup, de qui Dieu veut faire son peuple ».
Aujourd’hui, a mis en garde le pape, on pense qu'il faut « être comme tout le monde, être plus normaux, faire comme tout le monde, avec ce progressisme adolescent ».

L'esprit d'enfance

« Mais ce qui console, c’est que devant ce chemin de l’esprit du monde, du prince de ce monde, ce chemin d’infidélité, le Seigneur est toujours là, il ne peut se renier lui-même, il est le Fidèle ; Lui, il nous attend toujours, il nous aime tellement et il pardonne lorsque, nous repentant des pas, des petits pas que nous avons faits dans cet esprit de mondanité, nous allons à Lui, le Dieu fidèle envers son peuple qui n’est pas fidèle ».
« Avec l’esprit des enfants de l’Église, prions le Seigneur pour que, par sa bonté, par sa fidélité, il nous sauve de cet esprit mondain qui négocie tout ; qu’il nous protège et nous fasse avancer, comme il a fait avancer son peuple dans le désert, en le prenant par la main, comme un papa qui porte son enfant. En tenant la main du Seigneur, nous avancerons en sécurité ».

2 commentaires:

  1. La mondanité est partout. La fidelité au Seigneur c`est suivre les principes de l´Évangile :c` est être bon, charitable, humble de coeur. Je ne crois pas en « pensée unique » , car les gens sont différents uns des autres ; et d´un pays à l `autre il y a encore plus de différences de pensée.
    Peut-être un groupe politique ou religieux peut apporter ses membres à penser avec une « pensée unique », chose très commune entre les fanatiques religieux, par exemple : une sorte de manipulation des esprits faibles, chose que dirigeants fanatiques font avec une relative facilité. Quand on voit l ´histoire d´un leader, (religieux, par exemple, pour rester dans la réligion) sa biographie est toujours d´un homme parfait, exempt d´erreurs ou de péchés, quand on sait qui tous les gens sont imparfaits par sa nature humaine. Mais les partisans de ce leader, lui montrent toujours comme une personne parfaite. Nous ne voyons pas, dans ces biographies, aucune personne parlant des possibles erreurs de ce personnage...(car on choisit toujours ses adeptes a parler de lui) mais si nous prêtons attention quand le même personnage parle, on peut voir qu´il s´agit d´un homme comme les autres, avec des contradictions, des erreurs aussi. Et parfois, le personnage lui-même admet pouvoir être en erreur... ce qui se passe inaperçue devant les manifestations toujours louangeurs de ces partisans. De ce genre de manipulation, apparaissent les diverses divisions ... chacune avec « sa vérité », en profitant de cela pour leurs propres intérêts... Cela c´est même « négocier la vérité. » Dans le progressisme ou dans le conservatisme.
    Le dernier paragraphe de votre text est excellente, car il a eu dans le monde des gens qui ont fait du bien pour faire du bien ; ont fait de la charité sans attendre les applaudissements du monde, etc.
    Je me rappele ici d´une histoire raconté par un ancient prêtre,M.Bernardes, (séc XVII,Portugal) d´un moine inconnu et humble, qui ne savait ni lire ni écrire, et qui priait en disant : « Seigneur, je ne sais ni lire ni écrire, rassemblez-vous les lettres de l ´alphabet, et écrivez-vous les louanges que j´ai dans mon coeur, et aussi mes péchés, mes défauts, et mes efforts pour être mieux. » C´est cela. Et son nom a resté inconnu à ce monde, mais sûrement bien reçu dans le coeur de Dieu. Peut être c`est le chemin que nous devrions suivre...
    Merci.
    N.N.

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  2. Oui c'est bien , de temps en temps , les "réflexions" du pape François Ier .
    Mais un peu de cohérence , cela part dans tout les sens . Il y a les paroles et les gestes .
    Il s'est précipité à Lampedusa sans donner d'explications convaincantes et articulées face une manifestation tragique et désordonnée d'une mondialisation chaotique qui prépare de grands troubles et malheurs .

    Le pape "normal" parle trop et gesticule . J'apprécierai plus de sobriété monastique ce qui n'est pas contradictoire avec la joie et la sollicitude pastorale

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